Pourquoi vouloir créer un Journal druidique au Québec ?
La
question de créer une journal druidique me ''trotte'' dans ma tête
depuis un bon moment! C'est devant l'absence persistante d'un tel
organe de partage des idées (vécues, expériences, apprentissages,
etc. ) sur le druidisme au Québec que je me suis décidé à lancer
l'initiative.
Elle
répond d'abord aux besoins de connexion entre les personnes
s'identifiant au Druidisme et aux héritages celtiques au Québec.
Ainsi, j'espère que ce journal viendra donner un coup de pouce à la
vitalisation d'une communauté de druidisant-E-s qui reste toujours à
bâtir et consolider chez nous. Car celle-ci existe! Plusieurs
organes de diffusions, de groupes et organismes ainsi que des
festivales à saveurs celtiques démontrent suffisamment l'existence
d'un attachement au niveau culturel. C'est principalement grâce aux
efforts de la Communauté des Druides du Québec que j'ai pu entrer
en contact avec plusieurs druidissant-E-s dès 2009. Celle-ci a tenu des rituels publics, entre autres, dans la région de
Lanaudière durant plusieurs années et a fait reconnaître le
Druidisme comme religion au Québec en 2004. Ce Journal Druidique de
l'Harfang et de l'Érable (JDHÉ) souhaite rassembler des
contributions venant de toute cette communauté de personnes qui
s'identifient au Druidisme au Québec.
C'est
dans un esprit d'ouverture aux personnes sérieuses et enthousiastes
que ce journal ouvre ses pages. Il est question de publier plusieurs
types de contributions : des poèmes, des textes d'études, des
textes pédagogiques, des témoignages, des inspirations artistiques,
des dessins et autres arts, des photographies, etc... Humble, le
support proposé pour ce journal est d'abord la forme d'un
journal-web en format PDF qui pourra être partagé grâce à un site
web et aux médias sociaux. Il n'est pas exclu d'en imprimer des
copies papier si des points
de chute se
manifestent. Cette initiative se veut gratuite, volontaire et
bénévole.
Ainsi,
le JDHÉ est un premier essai d'un journal druidique au Québec. Pour
plus d'informations sur l'expérience vivante du druidisme au Québec
jusqu'à aujourd'hui, vous pouvez visiter le site web de notre cher
Druide du Québec Boutios ;
www.angelfire.com/folk/boutios/
mais... En fait, c'est faut : un projet de journal a vécu une courte
vie en 2010 ''La gazette des druides''. Voici le lien du blog sur le
Net ; http://gazettedesdruides.over-blog.net/
C'est le 9 juin 2010 que La Gazette ouvrait les portes de son
journal avec ces quelques mots :
''À
l’aube de ce solstice d’été, ce jour le plus long de l’année,
chacun d’entre nous veillera cette si courte nuit pour saluer cet
astre, ce soleil, de fils du ciel, cet enfant de la terre. De tout
petit Mabon, le voici cheminant vers Lugh. Bellisama ouvre le bal et
son cortège féerique va nous offrir le miel, les magies et les
fruits de l’été. C’est
cet instant qui se donne et nous ouvre les pages. Non contents de
tracer sur les chemins perdus de notre vieille Gaule, nous avons
relevé les manches et nous prenons la plume. Que les mots qui se
disent puissent s’écrirent aussi. Et que le vent porte les messages.'' -
La Gazette
Bien
entendu, deux grandes différences distinguent notre initiative de
cette dernière : nous débutons nos écrits à l'aube du solstice
d'hiver et les auteurs de la Gazette étaient exclusivement des
Druides reconnus officieusement par leurs pairs. Le JDHÉ entend
donner un libre espace d'expression aux personnes s'identifiant au
Druidisme tel que vécu aujourd'hui au Québec. Il ouvre donc ses
pages autant aux credimaros (croyants)
qu'aux Druwuid
-'s (très
savants) dument
reconnus.
Cette nouvelle
initiative est ainsi pleinement en accord avec l'ancienne Gazette
puisque celle-ci spécifiait du même souffle que :
''Aucun de
nous (les Druides rédacteurs) ne représente « le »
druidisme contemporain, mais chacun une de ses facettes vivantes.'' -
La Gazette
Il
existe effectivement aujourd'hui de multiples expressions du
druidisme contemporain. C'est toute une richesse! Mais également un
défaut... Comme une lame à double tranchant; tout étant une
question d'équilibre! Le Druidisme tel que pratiquer par différents
groupes peut différer; mais il y a naturellement des choses qui sont
druidiques et d'autres non. Uniquement au Québec, nous pouvons
compter sur au moins, à ma connaissance, une dizaine d'expressions
druidiques différentes (manifestées par des groupes où non).
Certain-E-s préférerons ajouter le qualificatif de ''Néo'' pour
nommer leur pratique druidique, cette ''humilité'' est souvent la
bienvenue étant donné le constat de la rupture de l'enseignement
par l'obscurantisme et la violence chrétienne de plus de mille
ans... D'autres voudront ne pas couper le lien qui les unit aux
illustres ancêtres et feront beaucoup d'efforts pour retrouver ce à
quoi aurait pu être le druidisme antique. Mon point de vu personnel,
c'est qu'il est vain aujourd'hui de vouloir se réclamer des druides
de l'antiquité, au mieu, nous pouvons nous réclamer d'une des
grandes filliations druidiques de la Renaissance. Voilà pourquoi je
préfère parler du druidisme
tel que réveillé en 1717 au Apple Tree Tavern...
Ceci
dit, cette diversité des mouvements druidiques contemporains appelle
une responsabilité
de nécessité pour
ceux et celles qui ont à coeur le Druidisme. Cette ''nécessité'',
causée par notre société sénile en perte de sens, appelle à un
devoir de transmission de ce que nous savons du druidisme et de la
tradition ainsi qu'à un devoir d'innovation pour aller au-devant de
nos défis contemporains. La tradition peut être comprise comme un
ensemble d'héritages transmis d'une génération à une autre
soit par la voie orale, écrite ou autre. La tradition est : «
l’ensemble d’une pensée métaphysique, corps de doctrine (dont
la compréhension ouvre la voie à la réalisation intellectuelle, à
une vie spirituelle riche et à l’initiation).1» L'importance accordées à ces héritages légitiment l'effort de transmission.
Su
(bon,
bien), Orbe
(héritage), Sulevia
(qui conduit bien);
Cela
signifie d'abord pour nous de nous inspirer, de nous guider des
héritages, savoirs et sagesses de nos ancêtres (lointains,
celtiques, comme plus près de nous, canadiennes-françaises où
anglaises, voire métis) afin qu'elles nous bénéficient
dans nos vies contemporaines et pour les générations futures. Il ne
s'agit jamais que de copier-coller la tradition... Celle-ci est
vivante! Gardons toujours à l'esprit que la tradition des druides
est orale et que le Verbe, l'Inspiration ''Auentia'' ne pourra jamais
être figée, inerte, arrêtée...
Nous le savons,
d'ailleurs, que trop bien au Québec; les mots de Lord Durham pèsent
lourds sur notre conscience collective : un peuple sans culture (donc
sans tradition) n'a pas d'avenir puisque sans mémoire ni identité
ni avenir. Dans ces conditions, il est du devoir des druidisant-E-s
de faire leur possible pour contribuer à ce que nos idées, valeurs
et traditions restent vivantes en nos terres et à notre échelle de
nos moyens. Pour ma part, j'espère venir humblement donner de mon
implication en fondant ce journal. Bien entendu, rien ne pourra
remplacer la transmission, l'enseignement et l'échange bénéfique
entre le Sanglier aux Marcassins...
En attendant, j'espère
que vous apprécierez l'existence et la lecture de ce Journal
Druidique de l'Harfang et de l'Érable.
J'ai dit Frères et
Soeurs ''Sepem Brateres Suiores''
Cleio Louernos
12 décembre 2016
Sources de cet
article :
1. Françoise
Le Roux, Notes
d’histoire des religions XVIII. 50. Question de terminologie. 1.
Tradition et Religion,
in,
Celticum
XVI,
1967, Rennes.
http://gazettedesdruides.over-blog.net
https://www.facebook.com/groups/cdplf/
www.angelfire.com/folk/boutios/
Dictionnaire de la
langue gauloise - Xavier Delamarre